Dayna McLeod
Restless


Vivant avec des troubles du sommeil depuis plusieurs années, et curieuse de l’impact qu’aurait la pandémie sur ceux-ci, Dayna McLeod s’est engagée à documenter ses nuits tout au long de la résidence. Pour ce faire, elle a installé une caméra de surveillance au pied de son lit et a minutieusement capté les soixante nuits qui composaient la résidence. Restless, œuvre résultant de cette documentation, est basée sur notre capacité individuelle à monitorer tous les aspects de notre quotidien. Ce monitorat, facilité par les caméras, senseurs et autres instruments de mesure disponibles sur le marché, permet ainsi de faire l’examen des réactions de notre corps à divers stimuli. La vision de nuit, avec ses ratés involontaires, rappelle clairement les caméras de surveillance, dont l’esthétique a été réappropriée dans le cinéma d’horreur et l’art vidéo. Une sélection des extraits tournés, dont certains sont disponibles sur le studio virtuel de l’artiste, a ensuite été éditée en un vidéo d’une vingtaine de minutes. En documentant la projection de l’œuvre sur une surface extérieure, l’artiste propose de réintégrer la logique de surveillance de sa démarche dans son mode de présentation. S’y dessine ainsi un autre déconfinement : celui de l’œuvre, qui passe de l’intimité de la chambre à coucher de l’artiste à une présentation publique.